C’est au troisième étage de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, sous les toits, que nous avons assisté à la dernière création de Guillaume Vincent : La Tour de Constance. L’histoire (d’après le site de l’Athénée) : 

L’histoire se passe à Aigues-Mortes, une ville de petite Camargue, à l’ombre de la Tour de Constance qui servit de prison pour les protestantes après la révocation de l’édit de Nantes. Six personnages travaillent à l’hôtel de la Tour, un hôtel de luxe. Ils rêvent de promotion ou d’ailleurs, entre histoires d’amour et exigence de la clientèle… durant une année entière nous voyons défiler avec eux le printemps et l’été, l’hiver et l’automne.

Sur scène, six élèves du Théâtre National de Bretagne. Dans la salle… leurs amis ! Ambiance un peu particulière pour ce spectacle donc, avec un public certes conquis d’avance mais qui réagit plus aux performances des comédiens et comédiennes qu’à la pièce elle-même. Les rires fusent lorsque les personnages s’écartent des comédiens, et ceux-ci ont d’ailleurs un peu de mal à se contenir sur scène… 

L’atmosphère qui se dégage de la pièce est de fait très « projet de fin d’année », le jeu est assez inégal, de même que le texte, et la mise en scène, disons, épurée… Malgré tout, par rapport à des spectacles déjà vus de troupes très jeunes voire avec des étudiants, le résultat est plutôt meilleur que la moyenne. 

Deux comédiennes et un comédien sortent du lot, apportant de le fraîcheur au plateau : Alison Deschamps et son sourire naïf, Julie Borgel et sa bonne humeur, Félicien Fonsino et son humour cynique pince-sans-rire. De manière générale, la direction d’acteur est assez bonne, mettant en lumière la candeur naturelle des jeunes comédiens. 

Le texte de Guillaume Vincent est bien écrit, même si certains passages sont trop longs (particulièrement les saynètes que proposent les comédiens régulièrement, dont l’utilité est sans doute de leur offrir une mise en lumière de leurs « talents » cachés plutôt que de servir réellement la pièce). Il propose une plongée dans le quotidien de six jeunes employés d’un hôtel de luxe à Aigues-Mortes, et aborde un certain nombre de questions sociales sans tomber dans le pathétique. 

La mise en scène est extrêmement simple, la scénographie étant composée principalement de… six chaises. Et une moquette. C’est d’ailleurs dans la lignée des spectacles vus à Avignon cette année ; est-ce dû à la baisse de moyens de la Culture en France ou à un choix artistique généralisé ? La réponse est sans doute dans la question. 

La Tour de Constance, à retrouver à l’Athénée jusqu’au 5 octobre.