Pippo Delbono est l’un des plus grands metteurs en scène du théâtre contemporain italien. Donc autant dire que quand on va le spectacle dans lequel il fait (plus ou moins) ses adieux et qu’on ne sait pas qui c’est, on a un peu l’air bête. J’ai donc eu l’air bête en assistant à Il Risveglio au Rond-Point, le 6 octobre dernier. 

Il Risveglio est un quasi seul-en-scène, retraçant les dernières années de la carrière de Pippo Delbono ; les membres de sa compagnie, nombreux, sont présents à titre presque de figurants. Delbono l’annonce dès l’ouverture, seul sur une chaise : Il Risveglio n’est pas son adieu aux planches. Et pourtant, tout le porte à croire. Durant une heure, le metteur en scène nous parle rapidement de sa carrière, s’arrête sur son comédien fétiche, Bobò, mort en 2019, évoque sa propre mort… 

Evidemment, étant tout à fait inculte, il me manquait la plupart des références à son oeuvre. Mais ça ne m’a pas empêché d’être touché par le spectacle, qui est finalement inspirant y compris si on n’est pas un aficionado de Delbono. Ce dernier nous fait en définitive nous interroger sur notre vie, son contenu, et les leçons que l’on en tire. 

La mise en scène est relativement inexistante, composée d’une chaise et d’un écran pour projeter des vidéos de l’histoire du metteur en scène. Comme d’ailleurs à peu près trois pièces sur quatre en ce moment (la faute aux coupures de subventions ?). Seul un passage avec l’utilisation de sacs de sable sort du lot. 

Pippo Delbono apparaît très diminué, et donnait l’impression d’un octogénaire en toute fin de carrière. Pourtant, il n’a que 65 ans ! Merci Wikipedia. En définitive, le spectacle est sans doute bien plus intense et profond pour celles et ceux qui… connaissent le travail de Delbono ; pour les autres, heureusement il ne dure qu’une heure cinq !