Faut-il vraiment classer Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver dans la catégorie « Danse » ? Oui parce qu’il faut bien faire un choix, mais ce spectacle relève presque tout autant du théâtre. Le tout premier spectacle solo de Sylvain Riéjou était pour nous un incontournable du off 2024, tant nous avions aimé Je badine avec l’amour et la personnalité du danseur / chorégraphe.

Qui dit premier spectacle dit petits moyens. Et effectivement, Mieux vaut partir d’un cliché… est très artisanal. Un vidéo projecteur, quelques accessoires un peu cheap, le tout relevé par des lumières et – un petit peu – de musique, le spectacle a un côté de bric et de broc finalement assez touchant. 

Pendant une heure, Sylvain Riéjou nous initie à la création d’une chanson de gestes (pas celle qui narre des hauts faits chevaleresques, celle qui illustre la chanson via… des gestes), mettant en scène les affres de la création à travers un dialogue avec un double fictif. Nous y retrouvons les prémices de Je badine…, notamment une dimension introspective baignée d’autodérision et une manière très ludique d’aborder la danse. Moins abouti néanmoins que son successeur, Mieux vaut partir d’un cliché… m’a laissé la même impression que lorsque nous avons vu Ghost Writer and the Broken Hand Break de Miet Warlop après avoir vu One Song : les bases sont posées, mais il vaut mieux voir les spectacles dans l’ordre chronologique de création plutôt que l’inverse.

Mieux vaut partir d’un cliché que d’y arriver n’est donc pas un incontournable, alors que je conseille chaleureusement Je badine avec l’amour !