Après Hécube, pas Hécube qui a lancé notre festival In, place à La raison du plus fou qui débute notre off ! Ayant une affection particulière pour les Lumières, le sujet de la pièce avait tout pour me plaire : un dialogue fictif entre Diderot et Rousseau autour d’une partie d’échec.
Le décor est figuratif mais simple : un jeu d’échec posé sur une table, deux chaises, quelques tonneaux et sacs de provisions en arrière-scène figurant l’intérieur d’une auberge du XVIIIème siècle. Au milieu de ces éléments : deux comédiens en habits d’époque (sans trop en faire), qui d’ailleurs s’accordent plutôt à l’image que j’ai des deux philosophes.
En une heure et vingt minutes, Grégori Baquet (qui est également le metteur en scène) et Franck Mercadal (qui est aussi l’auteur du texte) réussissent l’exploit de présenter, superficiellement bien sûr, les grands traits de la pensée des deux hommes sans y paraître à aucun moment.
La mise en scène est dynamique, surprenante (qui aurait pu prévoir que Diderot et Rousseau feraient de si bon métalleux ?), et réussit même deux exercices toujours très risqués : la rupture du quatrième mur et les références à l’actualité. Elle est bien sûr aidée par un texte très bien écrit, et par une interprétation de haut niveau, avec une mention spéciale pour Grégori Baquet qui a une présence scénique assez rare.
Anecdote : ce n’est qu’après avoir passé une heure et vingt minutes à me demander pourquoi son nom me disait quelque chose que j’ai pu demande à Wikipedia… Et découvrir que Grégori Baquet était l’un des trois chanteurs des Rois du Monde en 2000 !
Conclusion ? Nous n’avons pas toujours su bien choisir nos pièces dans le off et avons été souvent déçus. La raison du plus fou fait mentir ce constat dès le premier jour ! Une très bonne pièce à aller voir si elle passe près de chez vous.